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4.1 introduction: Le micro-geste du regard, un micro-geste discret

Le regard est un indice capital dans la relation à autrui, il n’est pas étonnant qu’il se trouve être souvent la cause de tensions qui vont jusqu’à défrayer la chronique lors de nombreux faits divers. Trop souvent en effet, un simple regard peut induire un conflit : « Qu’est-c’t’as à me regarder ‘comme ça’, ma tête n’te revient pas ? ». Nous avons été de nombreuses fois le témoin des conflits inhérents à une interprétation plus ou moins objective du regard. Que veut dire le « comme ça » ? L’interprétation est-elle si subjective que cela ?

La trace laissée dans la mémoire de la caméra vidéo ne trompe pas, l’intention véhiculée dans un regard est bien présente, visible et connotée. Si elle est négative, bien que la personne se défende d’avoir voulu le faire, l’intention a porté, le mal est fait, elle reste gravée. Cela sous-entend, que derrière le micro-geste du regard, se cache toujours une intention, et que la personne qui répond à ce regard, semble être capable de décoder plus ou moins consciemment la qualité de déférence, d’insolence ou de dénigrement qui en émane.

Dans le cadre d’un cours, suite à nos observations, pour simplifier, nous ne retenons dans un premier temps que deux marqueurs du regard bien distincts :

  • Soit l’enseignant fait l’effort de regarder son auditoire, le regard cherche son interlocuteur, c’est à lui qu’il s’adresse, le prenant en cela comme récepteur du message délivré,
  • Soit il n’en fait rien, il semble ignorer son auditoire, seul le contenu de son discours semble retenir toute son attention.

 

Cette première différenciation, bien que réductrice, est capitale pour établir le type de relation qui va s’engager entre l’enseignant et ses élèves ; la qualité même du geste professionnel qui se cache derrière ce regard en dépend très étroitement. Après de très nombreux visionnages, nous avons pu en déduire que certains signes étaient bien palpables, qu’ils étaient les témoins visibles de l’intention véhiculée par le regard.

Nous avons pu repérer plusieurs types de regards, que nous avons réduits, par simplification, à deux grands types :

 

  • D’une part le regard que nous qualifierons de convention.
  • D’autre part, celui que nous nommerons de connivence dans l’adressage.

 

Pour définir ces deux termes nous pouvons préciser que, dans le regard de connivence, il y a une notion d’empathie et d’indulgence, qui trouve son origine dans le mot latin « coniventia », qui indique une idée de complicité ; un regard qui s’intéresse à l’autre.

Pour avoir maintes fois interrogé les étudiants et les élèves sur cet état de fait, une seule réponse revient systématiquement  « Lorsque que le professeur ne me regarde pas, c’est que je ne l’intéresse pas, il fait comme si je n’étais pas là, comme si je n’existais pas ». Alors comment vouloir qu’un élève s’intéresse à une parole dispensée par un professeur si lui-même est en train de lui faire comprendre qu’il ne se sent pas concerné par sa présence ? Ce premier classement est assez simple, et nos étudiants et professeurs en formation, comprennent rapidement l’incidence que peut avoir un tel comportement sur l’auditoire.